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DISSERTAZIONI DI DOTTORATO
2015-2016

EID Toni

Le perturbateur d’Israël. Étude de la racine עכר  lors de la rencontre entre Akhab et Élie (1 R 18,17-45) et son contexte

Mod.: R.P. Stephen PISANO, S.J.

Cette étude tente de mettre en relief le thème de la perturbation d’Israël et son traitement lors de la rencontre entre Akhab et Élie (1 R 18,17-45) et dans l’histoire d’Israël et de Juda.

L’étude se compose de quatre chapitres circonscrits par une introduction et une conclusion. Après avoir présenté dans l’introduction l’histoire de la recherche des vv. 17-18, et le but de ce travail et sa méthode, le chapitre I démontre les rapports entre les vv. 17-18 et les scènes suivantes, dans l’intention de prouver que la rencontre entre Akhab et Élie s’étend du moment où Akhab a vu Élie (v. 17) jusqu’à son départ vers Izréel (v. 45).

Le chapitre II étudie la racine עכר à partir des langues sémitiques, des traductions de la LXX, et ses occurrences bibliques à la forme qal et nifal. Cette analyse a conclu que l’emploi de עכר reflète la présence d’une perturbation et une tentative de traitement. Cependant, lorsque la perturbation touche Israël, elle touche aussi YHWH et par conséquent, le traitement vise à rétablir le rapport avec Lui. Cela s’illustre dans le changement de la désignation du toponyme «vallée d’Akor» qui, d’un lieu de mort (Jos 7,24-26), devient une porte d’espérance (Os 2,17) et un lieu de repos (Is 65,10).

Le chapitre III innocente Élie qui n’a jamais provoqué de perturbation en Israël. Akhab et la maison de son père apparaissent comme les vrais perturbateurs d’Israël et de Juda. Omri a préparé l’introduction de Baal en Israël en abandonnant YHWH et Akhab a propagé l’adoration de Baal, par son mariage avec Jézabel, chez le peuple d’Israël et les rois omrides et de Juda, qui entretenaient des rapports pacifiques. La perturbation est démontrée par le silence du peuple d’Israël, par le jugement négatif de certains rois de Juda qui ont suivi Akhab, et enfin par la joie du «peuple du pays» de Juda après le couronnement de Joas et la destruction de la maison de Baal.

Le chapitre IV présente le traitement de la perturbation par Élie qui invite le peuple d’Israël et Akhab à se convertir à YHWH grâce à une théophanie par le feu et une autre par la «voix» de la pluie. L’analyse a été réalisée dans le TM et la LXX en raison de leurs variantes différentes au niveau de l’autel et de la prière. Le récit du TM provient probablement du Dtr pré-exilique qui a reconnu des retouches DtrN exiliques et des ajouts post-exiliques, tandis que celui de la LXX semble être plus tardif. Le TM offre un message à Israël post-exilique l’invitant à reconnaître le rapport de YHWH avec Israël, peuple et terre, et à n’être pas en contact avec les divinités rivales de YHWH. La LXX, quant à elle, se concentre sur la conversion du peuple. La conversion de ce peuple (v. 39), sans le roi Akhab, montre que le traitement de la perturbation n’est pas complet, préparant ainsi non seulement la chute d’Israël mais aussi celle de Juda à cause de l’influence des Omrides sur ce dernier.

L’emploi de עכר  (1 R 18,18) montre qu’Akhab et la maison de son père ont perturbé Israël, tandis qu’Élie a essayé de traiter leur perturbation en invitant Israël à la conversion.